François Gabart et Sébastien Col ont franchi la ligne d’arrivée de la 10ème Transat Jacques Vabre à Puerto Limon (Costa Rica) à 00h50 heure locale (soit 7h50 heure française). Ils terminent ainsi en 4ème position d’une transat « inaugurale », conforme à leurs attentes car riche d’enseignements.
Crédits photos : Windreport' / MacifLa route du café n’a pas failli à sa réputation de transat au goût toujours aussi corsé. Pour leur deuxième participation, François Gabart et Sébastien en savent quelque chose ! A leur arrivée dans la nuit costaricienne, les traits sont tirés, les marins fatigués... mais les sourires clairement affichés sur les visages des deux complices qui terminent avec la satisfaction d’avoir fait une belle transat.
En prenant le départ à bord d’un bateau flambant neuf, François et Sébastien avaient un objectif : celui de finir la course et de saisir les opportunités si elles se présentaient… Le contrat est donc rempli avec une très belle 4ème place à l’arrivée et une première partie de course aux avant-postes.
La course ne leur aura pas pour autant accordé beaucoup de répit, sollicitant autant les organismes que le matériel. La ligne franchie, les stigmates du bateau témoignent des avaries du bord : un balcon avant plié, un hauban partiellement endommagé mais surtout, pour le sprint final, une panne totale d’énergie pendant cinq jours, particulièrement frustrante, leur empêchant de se battre à 100% contre leur plus virulent adversaire, Banque Populaire. Mais les regrets ne sont pas le genre de la maison ! MACIF est amarré à Puerto Limon et c’est une récompense amplement méritée pour un duo qui n’aura eu de cesse d’animer la course. La démonstration, s’il en fallait une, que le bateau est « bien né » confirme par la même occasion son joli potentiel.
ITW à l’arrivée de François Gabart et Sébastien Col
Etes-vous satisfaits de votre quatrième place ?
François Gabart : « La seule bonne place, c’est la première et on aurait aimé être sur le podium, mais on est tout de même très contents d’être là. Avant le départ de la course, on savait qu’on avait un super bateau mais pas encore fiabilisé et on ne connaissait pas encore son potentiel. En tout cas, dans les conditions difficiles, on a fait un choix stratégique au niveau des Açores de passer plutôt dans l’Atlantique Sud, là où les conditions étaient plus clémentes pour ne pas rencontrer des vents et une mer trop forte.
Cela n’a pas été le choix de Virbac-Paprec 3 par exemple, mais Jean-Pierre connaissait parfaitement son bateau après un tour du monde et un retour de Nouvelle-Zélande. Ils étaient en mesure de décider d’aller dans le gros temps. On ne regrette absolument pas notre choix de route. Il ne faut pas oublier que deux bateaux se sont arrêtés ! »
Pouvez-vous faire un état des lieux du bateau après 16 jours de mer ?
FG : « On a eu quelques soucis, essentiellement des petites bricoles souvent sans importance mais qui mises bout à bout commencent à faire beaucoup ! Un peu avant le passage de la République Dominicaine, c’était le black-out complet et depuis environ cinq jours, nous n’avons plus du tout d’énergie à bord. Nous avons utilisé notre petit GPS portable qui nous a permis de savoir à peu près où nous allions et à quelle vitesse… c’était les seules infos que nous avions ! Juste avant qu’on perde tout, j’avais noté à l’intérieur du bateau au marqueur les waypoints des îles que nous allions croiser. Et depuis cinq jours, Nous sommes dans le noir ! Ce n’était vraiment pas simple, surtout pour la belle bataille pour la troisième place. »
Sébastien Col : « On est rentré dans le vif du sujet assez tôt et ensuite, on a enlevé les cirés seulement deux jours pour les remettre jusqu’à trois jours de l’arrivée. C’était très humide tout le temps (…) mais on était dans le match ! On ne voulait pas lâcher le morceau. C’est vrai qu’avec le problème d’énergie, c’était difficile car on n’avait pas de météo, pas de classement… C’était aussi difficile, nerveusement et physiquement, que ce soit pour prendre les choix techniques, les choix de voiles… ou faire 20 minutes de quillage à la main, les manœuvres tout seul quand l’autre barre… »
Quel est votre bilan après la première course du programme MACIF 60 ?
FG : « Le gros point positif, c’est que c’est un super bateau. Même si on a bien tiré dessus, on ne l’a pas encore poussé à fond. C’était notre choix stratégique de garder un petit cran de sécurité. Cette première course était importante car elle nous a permis de naviguer longtemps sur le bateau dans à peu près toutes les conditions de vent. On est contents et satisfaits. Et surtout, on a vraiment beaucoup appris. Moi en tant que skipper pour une première avec un nouveau bateau, c’était déjà vraiment fort. Pour la transat retour en solitaire (la B to B – départ le 5 décembre ndlr), je vais y aller petit à petit car, finalement à bien y réfléchir, ce sera ma première navigation en solo sur un bateau ! Je vais apprendre ! L’objectif final reste le Vendée Globe ! »
Les chronos de Macif 60
Heure d’arrivée : 7h 50min 12s / heure française (soit 00h 50min 12s à Puerto Limon).
Temps de course : 16 jours 16 heures 50 minutes et 12 secondes.
Vitesse moyenne sur le parcours théorique : 11,80 nœuds.